«L’essentiel dans la créativité artistique est la victoire sur le fardeau de la nécessité. Dans l’art, l’homme vit en dehors de lui, en dehors de ses fardeaux, les fardeaux de la vie. Tout acte de création artistique est une transfiguration partielle de la vie. Chez l’homme concept artistique éclate par la lourdeur du monde. Dans l’attitude créatrice artistique vers ce monde, nous apercevons d’un autre monde.», Nikolai Berdyaev
L’artisan Morgan Hamard
Toujours à la recherche d’apprentissage, je pousse constamment mes limites créatives pour harmoniser et canaliser mes émotions. C’est ainsi ma façon de communiquer avec le monde qui m’entoure.
Né en 1994 à Vitré, en Bretagne, j’ai déménagé dans les années 2000 à Ploeuc-sur-lié, village qui borde Saint-Carreuc, où je me situe actuellement. J’ai passé la majeure partie de mon enfance en extérieur et c’est entre champs et forêts que mon amour pour ce qui vit m’est apparu. La nature qui nous entoure a tellement à nous donner, et encore plus si chacun d’entre nous prenait le temps de l’écouter. Je tire une partie de mon inspiration sur ce qui m’entoure : Un regard, une odeur ou une oreille tendue dans une forêt apporte bien plus aux sens de chaque personne attentive à cela.
Pourquoi la Forge?
Je dis souvent que la forge exprime le côté primitif qu’est le feu. Il attire tous nos regards et nous plonge même parfois dans un état hypnotique physique et mental. Telle l’insecte attiré par une lampe en pleine nuit, nous aimerions nous en approcher le plus possible, au risque de nous y bruler. C’est donc avec humilité que nous devons apprendre à le maîtriser, le dompter tout en restant à l’écart.
L’acier, quant à lui, est un matériau qui peux avoir tant de caractéristiques différentes sur sa formation moléculaire. Le simple fait de penser, de constater que lorsqu’on chauffe à température idéal un acier, celui-ci peut être déformer dans tous les sens, vrillé, écraser, souder deux pièces entres elles, voir même passer à l’état liquide lorsque la température le permet. Semblable à de la pâte à modelé, l’acier se modèle à votre guise jusqu’à vos limites de l’imagination.
Mêler l’acier au feu permet de ressentir l’ambiance global d’une forge. J’aime fabriquer mes propres outils, j’y trouve une certaine satisfaction de travailler avec des machines, pinces ou autres que j’ai pu préalablement confectionner. Et puis cela me permet également de m’améliorer sur certains points, le dessin ou même la vision dans l’espace.
C’est pourquoi la forge fait maintenant partie de ma vie.
Pourquoi le travail du Bois?
Le travail du bois est sur ma route depuis plus longtemps que celui de l’acier. Assez jeune, j’aimais déjà construire, inventer, sculpter. Les sensations liées au toucher et à l’odorat sont tellement fortes que j’ai très vite été conquis.
Cet amour du bois s’est d’autant plus renforcé lorsque j’ai travaillé en tant que charpentier de marine durant près de 2 ans. Ces années auprès des bateaux en bois m’ont permis de me remémorer mes souvenirs d’enfance lorsque j’allais sur la mer avec mon grand-père. Charpentier de marine est un métier de longue haleine qui, tout comme la forge, demande des années d’expériences pour s’y prétendre adepte.
Après avoir arrêté ce métier, l’amour que je porte sur le travail de cette ressource noble qu’est le bois ne s’est pas brisé. A contrario, ce sentiment se renforce de jour en jour, à travers un épanouissement personnel grandissant.